Victor Morin, Grand Croix de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem à Montréal

Victor Morin est un notaire et un homme politique québécois. Il a écrit le livre Procédure des assemblées délibérantes (mieux connu sous le nom de Code Morin). Il nait le 15 août 1865 à Saint-Hyacinthe de Jean-Baptiste Morin et Aurélia Côté. Il fait des études au Séminaire de Saint-Hyacinthe de 1876 à 1884.

Diplômé de l’Université Laval en 1888, il devient membre de la Chambre des notaires la même année. Il est ensuite trésorier de cette dernière de 1897 à 1930, puis président de 1930 à 1933.

Il est échevin de la ville de Montréal de 1910 à 1913. Il est également président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal de 1915 à 1924, président de la Société historique de Montréal de 1916 à 1928 et président de la Société d’archéologie et de numismatique de Montréal (Musée du Château Ramezay) de 1928 à 1957. Il devient membre de la Société royale du Canada, puis président en 1938-1939.

Mount-royal-cross-purpleLa culture constitue un de ses grands intérêts. Il marque son engagement dans la société montréalaise, notamment auprès de ses compatriotes canadiens-français, quand en 1915, il est élu président de la Société Saint-Jean-Baptiste. À ce titre, il forme un secrétariat permanent de la société, crée des concours littéraires et relance des soirées récréatives à saveur folklorique. C’est sous son égide que fut érigée la croix du Mont-Royal. Avec la basilique Notre-Dame de Montréal, l’oratoire Saint-Joseph et la tour du stade olympique, elle est l’un des principaux symboles de la ville de Montréal.

En 1643, une croix en bois fut érigée par Paul Chomedey de Maisonneuve, fondateur de la colonie de Ville-Marie, pour accomplir un vœu qu’il avait fait à la Sainte Vierge après avoir prié pour l’arrêt d’une inondation dévastatrice. En 1874, pour souligner son 40e anniversaire de fondation, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal énonce l’idée d’une croix sur le mont Royal en souvenir de celle de Maisonneuve. Cinquante ans plus tard, le projet se réalise. Un comité des finances se forme. Des architectes préparent un plan. 104 200 bénévoles dont 4 200 adultes et 100 000 élèves de la province contribuent à la cause en offrant des timbres commémoratifs de la croix du mont Royal. Les timbres se vendent 5 cents chacun. 10 000 $ sont ainsi amassés.

Les travaux de construction débutent le 16 mai 1924. La pierre angulaire de la croix est bénie par Mgr Alexandre-Marie Deschamps. La structure métallique est réalisée par la compagnie Dominion Bridge selon les plans de Pierre Dupaigne, prêtre sulpicien. Les travaux se terminent à la mi-septembre 1924, mais la croix est illuminée pour la première fois la veille du Noël (la couleur des ampoules change lors d’évènements spéciaux. De blanche, elle passe au violet pour souligner la mort d’un pape ou d’un roi).

Grand Croix de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem

Peu de temps après l’érection de la croix au sommet du Mont-Royal, Victor Morin fut élu Grand Croix de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem à Montréal en 1926.

VictorMorinNous ne savons pas exactement en quelles circonstances l’Ordre du Saint-Sépulcre a débuté ses activités au Canada, mais nous savons par contre que, vers la fin des années 1800, quatre figures prestigieuses de l’époque, deux francophones et deux anglophones, ont formé la toute première équipe créée par l’évêque de Jérusalem pour mettre sur pied la Lieutenance de Montréal. Il s’agit de Me Louis Adolphe Huguet-Latour, notaire et premier bibliothécaire de la Société historique de Montréal, monsieur Urgel-Eugène Archambault, fondateur de l’École polytechnique de Montréal, le sénateur Edward Murphy, gouverneur de l’hôpital Notre-Dame, de l’hôpital général de Montréal et de l’Université Laval, et monsieur Paul Ernest Smith, administrateur, sont investis Chevaliers de l’Ordre du Saint-Sépulcre en 1882. Depuis son début à Montréal, l’Ordre a fièrement inclus les deux communautés linguistiques du diocèse.

Les dossiers du Patriarcat latin nous révèlent que diverses autres nominations ont été faites par la suite, mais aucune investiture officielle ne paraît avoir été conférée. C’est tellement vrai que sur les listes officielles des représentations de l’Ordre à travers le monde, le nom Canada s’inscrit toujours entre 1883 et 1903; mais sur celle de 1915, il disparaît tout simplement. De 1926 à 1974, on doit distinguer deux périodes. Dans la première, on admire le dévouement de trois Lieutenants:

  • 1926 – Son Excellence Me Victor Morin
  • 1937 – Son Excellence  Monsieur Alfred Bernier
  • 1947 – Son Excellence Monsieur Émile Grothé

Le journal anglophone The Gazette du 6 avril 1936 rapporte que messieurs Émile Grothé, Thomas Guérin, Arthur Gaboury et Gaétan Valois ont été investis la veille en tant que Chevaliers de l’Ordre du Saint-Sépulcre dans la Chapelle du Sacré-Coeur de la basilique Notre-Dame, à Montréal. Parmi les personnes présentes figuraient Me Victor Morin, Lieutenant de la Lieutenance de Montréal, et le révérend Olivier Moreau, chapelain de la Lieutenance de Montréal. La cérémonie a été présidée par Monseigneur Emmanuel Alphonse Deschamps, évêque auxiliaire et vicaire général du diocèse de Montréal.

Victor Morin décède le 30 septembre 1960 à 96 ans. Il avait épousé en première noce Fannie Côté, qui succombe à la naissance de leur fils. Sa seconde union avec Alphonsine Côté fut plus heureuse avec la naissance de douze enfants. Au cours de sa longue vie, il a été critiqué parfois pour ses bonnes relations avec les Anglophones, pour son œcuménisme, pour ses idées et sûrement par envie. Paradoxalement, il fut admiré pour ces mêmes raisons. Les activités lui rendant hommage soulignent un homme intègre, généreux, dévoué, organisé et toujours fidèle à lui-même.

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